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Exhibition Louvain-La-Neuve PDF Print E-mail


PICTURES OF A PROMISED LAND

Oriental Christians between Homeland and Diaspora
An exhibition with pictures by Geert Segers & texts by August Thiry

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Exhibition Poster
Geert Segers is photographer and lecturer at Karel de Grote Hogeschool, Antwerp. August Thiry is travel-writer and lecturer at Katholieke Hogeschool Mechelen. Geert Segers and August Thiry  travelled several times to the Christian region of Tur Abdin in SE Turkey and together with their guide and interpreter Melkan Kucam they also visited the Christian minority in northern Iraq. The exhibition offers an artistic view on this religious and ethnic community, caught between the ancient East and the modern West.    
 
Exodus shows pictures of  the village of Hassana in SE Turkey. Its last inhabitants were evicted by the Turkish army in 1993. The  pictures of the ruins reflect the desolation after the exodus. The villagers have become refugees. Their sadness and feelings of loss get a voice in the texts.
 
Homeland deals with northern Iraq and with Tur Abdin in SE Turkey. The Christian minority in northern Iraq comes to the fore as figures in the landscape, while violence and war are lurking in the background and between the lines of the texts. The recent pictures of Tur Abdin are coupled with old photographs by the British traveller Gertrude Bell in 1909. The Tur Abdin-texts equally combine past and present
 
Renaissance focuses on pictures of Geznakh in the mountains of SE Turkey, where  refugees are rebuilding their village. A similar return to the old homeland can be seen in the village of Kafro, Tur Abdin. The texts express this hope for the future.

 
                                      FORUM DES HALLES   LOUVAIN LA NEUVE
                                            November 13 - November 25 2006

                          DISCOURS INAUGURATION EXPO LOUVAIN-LA-NEUVE

                             Monsieur le recteur, chers invités, mes chers amis

Je vous remercie de votre présence ici à l’inauguration de notre exposition A la recherche d’une terre promise. Et en paraphrasant – sans aucune connotation indésirable – le grand Marcel Proust, j’espère de tout mon coeur que cette recherche ou quête de la minorité chrétienne en Mésopotamie ne sera pas du temps perdu.
 
Je tiens à dire que cette exposition est le résultat d’une quête à deux. Celle de moi-même en ce qui concerne les textes, et celle de mon copain, le photographe Geert Segers, qui a créé l’ensemble des images que vous pouvez découvrir ici. Cher Geert, maître modificateur de la réalité visuelle, graveur de sentiments profonds sur des panneaux photographiques, artiste trop modeste qui préfère parler par des moyens non-verbaux – je te salue. 
 
L’exposition est subdivisée en trois parties.
 
L’Exode montre le village d’Hassana en Turquie orientale. C’était le village natal de la majorité des chrétiens assyriens-chaldéens qui habitent maintenant la ville de Malines. Les derniers habitants d’Hassana ont été expulsés de leur village par l’armée turque en 1993. Les photos reflètent le malheur d’Hassana, la tristesse des ruines dans le paysage et dans les coeurs des Hasnaye. Leur nostalgie, leur chagrin s’exprime dans les textes à côté des panneaux photographiques.
 
La Patrie – la deuxième partie – concerne le nord de l’Irak et la région chrétienne de Tur abdin en Turquie. Sur les photos d’Irak on distingue les couleurs bleuâtres et sombres de la guerre à l’arrière-plan. En Irak les chrétiens assyriens-chaldéens sont des figures silencieuses dans un paysage terrorisé, évoqué par les photos et les textes. Les photos récentes de Tur Abdin sont couplées de quelques vieux clichés pris par la voyageuse britannique Gertrude Bell en 1909. De la même façon les textes combinent le passé et le présent.
 
La troisième partie – Renaissance – se concentre sur le village de Geznakh dans les montagnes de Hakkari en Turquie orientale. Ici les Yaramis, des Assyriens d’Anvers, reconstruisent leur village. Ce retour à la vieille patrie est également visible dans le village de Kafro dans le Tur Abdin. Les textes expriment le bon espoir de tout ce peuple assyrien-chaldéen-araméen – disons simplement: chrétien – leur espoir d’une meilleure vie dans un proche avenir.
 
Pour terminer je voudrais simplement lire deux textes qui combinent à mon avis tous les sentiments liés à cette exposition.
 
Dans le premier texte, tiré du livre Malines au Tigre, un réfugié d’Hassana décharge son coeur:   
             Nous qui sommes nés à Hassana,
             nous y sommes toujours en rêve.
             Je ne parviens pas à oublier ces années.
             Je n’étais jamais malade, jamais fatigué,
             je vivais dans la chaleur et dans le froid,
             mais cela ne me faisait rien du tout.
             Pour nous, Hassana était le paradis.
             La terre était bonne
             et l’eau pure descendait du haut du mont Judi.
             Nous étions jeunes et tout nous appartenait
             Une nuit, j’allais chercher du bois en montagne avec des amis.
             Nous chantions très fort et ce lalalaa nous revenait de toutes parts
             et, au-dessus de nous, toutes ces lumières, une infinité d’étoiles.
             Nous nous sentions aussi puissants que les rochers de Judi.
             Rien ne pouvait nous toucher.
             Nous étions libres.
 
Le deuxième texte est en anglais. Il date de 1934 et son auteur est l’écrivain arménien William Saroyan. Voici une partie de ce texte Seventy Thousand Assyrians:

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W. Saroyan Turkish edition 2004

I am thinking of seventy thousand Assyrians, one at a time, alive, a great race. I am thinking of an Assyrian barber in a barber’s shop in San Francisco, in 1933 and representing the whole Assyrian nation. This is what he told me in his own words: 
           I was born in the old country, but I want to get over it,
           simply because everything is washed up over there.
           We were a great people once, but that was yesterday.
           Now we are a topic in ancient history.
           We had a great civilization, yet it’s all over. 
           We went in for the wrong things.
           We went in for simple things, peace and quiet and families.
           We didn’t go in for machinery and conquest and militarism.
           We didn’t go in for diplomacy and deceit and machine guns and poison gas.
           Well, it’s no use being disappointed.
           We had our day, I suppose.

Chers invités,
 
the rest is silence. Or not. The Christians of Mesopotamia believe in their ancient history, in themselves and in the future. This exhibition gives them a voice and a framework in pictures. For the sake of shlomo or shlamapeace in the age-old Aramaic language.
 
Je vous remercie de tout mon coeur.